Mauvaise soirée
Ces jours ci, je fais du cat sitting chez ma sœur qui profite du long week-end pour faire une excursion avec son compagnon. J'ai libre utilisation de la maison, de l'ordinateur, de la TNT (que je n'ai pas chez ma mère) contre nourrir le chat. Le bonheur... Presque. Pour la première fois depuis plusieurs années, j'ai dû m'acheter à manger toute seule pour plusieurs jours. Sous le regard de ma sœur en plus - qui est adorable, une crème, mais ce n'est pas le problème. C'est le genre de choses qui peut paraître facile de l'extérieur, mais ça représente une vraie difficulté pour moi.
Sans la pression d'un regard extérieur - aussi bienveillant soit-il - je m'en serais peut-être sortie plus facilement. Dans ce que j'ai acheté, il y avait des choses que j'ai vraiment mangées mais le reste... Moi qui ai une véritable phobie de l'excès sous toutes ses formes (je donne souvent La Grande Bouffe en exemple), j'ai acheté trop. Oh, rien ne sera perdu, j'ai mis la viande au congélateur et ma sœur rentre demain donc les fruits ne seront pas perdus, mais c'est juste... ça m'embête. La dépression, c'est facile à expliquer : on est tout le temps triste, tellement qu'on n'a plus envie de rien. Douter de soi, c'est tellement répandu que ça ne semble pas sérieux, mais on en souffre autant. J'ai un sentiment d'échec qui m'a vaguement rongée ces derniers jours. Le jour, ça va encore, mais la nuit, je fais des rêves où je suis rejetée - une peur commune quand on doute de soi. Oui, je comprends ce qui se passe, mais c'est lassant.
Aujourd'hui, je suis allée à Paris (ma sœur habite Tremblay en France, dans le 9-3) pour acheter le cadeau d'anniversaire de mon filleul (7 ans ; aime le foot, le foot, le foot, mais pas lire, tare qui me navre au plus haut point). Dans le RER du retour, je m'endormais. Je savais que ce n'était pas une bonne idée, mais j'ai fait la sieste en retrant. Comme pratiquement à chaque fois que je dors dans la journée, je me suis réveillée avec le moral dans les chaussettes. Mais j'étais vraiment fatiguée... C'est souvent le cas, entre la dépression, les médicaments et l'anémie dont je peine à me débarasser.
Ce sont plus des contrariétés qu'autre chose, mais j'en ai eu beaucoup ces derniers jours et ça me mine vraiment. J'aimerais ne pas être aussi fragile - peut-être que le jour où j'y arriverai, ça voudra dire que je suis guérie.